Beaulieu, 18h, Lundi 21 Septembre 2009, entraînement universitaire avec Yann Moison
Qui était là pour mon premier entraînement de rugby ? Vous avez raté quelque chose ! Short d'athlé, baskets aux pieds, socquettes, débardeur... « Venez comme vous êtes » ! Je n'avais pas trop le look de la rugbywoman. En même temps, je venais de l'Athlétisme... Pas fou non plus, est ce que ce sport va vraiment me plaire pour investir dans des crampons ? Je ne connais même pas les règles, c'est à peine si j'ai vu des matchs à la télé ! Bref, je tente quand même, on ne sait jamais sur un malentendu ça peut toujours marcher ! Je ne connais personne mais les filles sont plutôt cools. A peine 2 minutes pour être à l'aise. On rigole rapidement de nos passes... il n'y en a pas une qui sait faire une passe vrillée, ça commence à chambrer. Finalement, je reviendrais bien lundi prochain !

Les filles proposent déjà de se donner rendez-vous la semaine prochaine et de se faire un apéro pour apprendre à se connaître... je sens que je vais adorer ce sport où la camaraderie semble dominer. Moi qui voulais faire un sport collectif, je suis servie.
Les lundis passent et c'est toujours autant de plaisir d'apprendre à jouer et à courir balle en main en essayant de ne pas se faire attraper par la défense. Plus ça va et plus on devient un groupe de copines qui se passionne pour ce sport.
Un entraînement par semaine ce n'est pas assez !
Le Rugby est devenu mon défouloir mais un entrainement par semaine ce n'est pas assez. Je décide donc de tenter l'aventure en club et je rejoins le club de la région : le Stade Rennais Rugby. Rien que le nom, j'ai l'impression de jouer dans un club pro (c'est vraiment ce que je me disais à 20 ans). Je rejoins le club avec un peu d'appréhension. Est-ce que j'ai vraiment le niveau pour jouer dans un club ? Il paraît qu'il y a plein d'internationales... effectivement... je me rappellerai toujours mon premier entraînement avec le SRR. Début de l'échauffement, vague de passes entre Sandrine Agricole, Lucille Godiveau et Céline Allainmat. Bref, j'avais grave la pression avec mes passes. Céline m'a lancé une blague sur ma taille « mais tu es géante toi ! » ça allait un peu mieux. J'étais moins coincée. Elles étaient vêtues pour certaines de la dotation de l'équipe de France, ça me faisait rêver.

J'ai fait une moitié de saison avec l'équipe réserve, « la D2 ». C'était génial, l'ambiance était folle. Une belle bande avec un répertoire à chansons impressionnant. Une équipe avec des jeunes comme Alix, Amandine, Anne-Charlotte, Margot, Pauline... des filles expérimentées comme Nanis ou Jojo et puis des moins jeunes comme Valou ou Rozenn qui en plus d'être maman venaient se régaler sur les terrains de rugby le dimanche. Dans le bus retour, on élisait la Pétasse d'or (la meilleure boulette sur ou en dehors des terrains)... j'en héritais à chaque fois (toujours une histoire de complot). En plus d'une tenue excentrique, je devais chanter comme un enfant de cœur devant tout le bus. Au revoir la timidité et la susceptibilité... « c'est un fameux trois mats fin comme un oiseau... hisseo, Santiano ». Cette équipe elle était belle, avec des filles extras qui m'ont accompagnée pour me faire comprendre l'identité de ce sport, ses valeurs, ses règles, son jeu... le rugby doit rester un plaisir.
La saison suivante je suis partie en Australie pour un anMême à l'autre bout du monde, partie avec 13Kgs, j'avais ramené mon K-way du SRR et je suivais tous les résultats du club. Cette année là, l'équipe 1 finie en finale du Top 10 contre l'USAP. Quelle fierté ! |
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En revenant de l'hémisphère Sud, j'intègre l'équipe 1
On joue aux 4 coins de la France et le pire que l'on puisse faire en terme de déplacement c'est Perpignan ! Au moins 20h de bus dans le week-end. Départ le vendredi soir, match à 15h le dimanche et retour à 7h du matin le lundi à Rennes... fraîches comme des gardons ! Heureusement, que l'on a Guéna et Miniac pour nous mettre « Dirty Dancing » dans le bus, Lulu pour nous chanter « Gouine ta grand mère » ou Sandrine pour nous faire ses vocalises et chanter du Corneille, Fanny ou Marie pour lancer l'élection de la P.O., jouer au Time's Up et t'entendre dire par Pasca, Viouviou ou Anne-So que tu triches une demi douzaine de fois...

© Rudy De Bock
Je suis pas nostalgique mais j'avais juste envie de partager avec vous jeunes et moins jeunes du club, quelques anecdotes qui font pour moi la vie d'un club. On se donne rendez-vous l'année prochaine pour les 20 ans du club et pour se raconter de belles histoires car quand il n'y a plus le ballon de rugby, il reste les copines.
Merci
Merci à toutes les personnes avec qui j'ai pu jouer, qui m'ont accompagnée et formée au club. Le Stade Rennais Rugby aura été depuis 2009 mon club formateur. Je n'oublie pas mes mamans des débuts Rozenn, Jojo, Laurence... mes copines avec qui j'ai débuté au club il y 9 ans, mes petits poulains : Alix, Anne-Cha, Amandine, Pauline, Margot, Fanny, Prune...
Puis, les copines-voisines, mes ritales. Merci pour les rayons de soleil italiens, vous illuminiez tout le temps l'entraînement à Rennes, puis à un autre soleil venu des îles ma Yoyo.
Merci aussi à toutes les personnes de l'ombre mais qui œuvrent en silence pour le club : Merci Moshi pour ces heures interminables à gérer la logistique et d'avoir toujours été là pour nous, Merci aux bénévoles qui nous soutiennent et qui sont présents tous les week-ends de match (dont le petit duo de choc Anne-Marie/Philippe), Merci à nos partenaires qui continuent de nous soutenir et de croire en nous saison après saison et je pense entre autre à Fight'ness Gym (merci Gigi, Yovann, Lyly, Corentin).
Merci à toutes les joueuses et les coachs, je ne peux pas continuer à énumérer car vous avez été nombreux/ses à compter pour moi...

© Rudy De Bock
Sachez que j'ai été fière de défendre mes couleurs Rouges et Noires aux 4 coins de la France avec vous. J'ai été fière de représenter ma Bretagne avec vous... je continuerai à la représenter mais ailleurs.
Ce fût un choix difficile de ne pas continuer dans le club de mes débuts mais ma vie est aujourd'hui concentrée exclusivement en région parisienne depuis l'année dernière. C'est une nouvelle aventure qui va démarrer dans un club parisien mais le cœur restera toujours breton !

Rennaise Born&Breizh
O Breizh Ma Bro... Kenavo ar wech all !
Lénaïg Corson, 2ème ligne et ailière.
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